Mon parcours avec une maladie cardiovasculaire / AVC a commencé il y a 19 ans, non pas avec moi, mais avec mon frère aîné, qui a eu un AVC à Londres. Malheureusement, il est décédé après avoir subi un deuxième AVC.

En 2012, j'avais tout juste 33 ans lorsque j'ai moi-même été victime d'un AVC. À l'époque, je buvais beaucoup et je fumais.

Mon AVC m'a rendu incapable de parler (aphasie), de bouger ou de marcher. Le rétablissement n'a pas été immédiat. Il m'a fallu deux ans et demi pour réaliser que la guérison est un processus long et coûteux. Chaque jour, je prends mes médicaments, je mange des aliments nutritifs, en particulier des fruits et des légumes, et je fais de l'exercice juste pour rester en vie. J'ai appris à quel point il peut être coûteux et épuisant sur le plan émotionnel de reconstruire sa vie à partir de zéro.

Chaque jour apporte son lot de défis. Mais j'ai appris à les affronter avec espoir, amour-propre et courage.

La charge financière de mon traitement et de mes médicaments a été écrasante. Le fait de devoir payer de ma poche pour la nourriture, les médicaments, la physiothérapie, l'orthophonie et l'exercice physique a eu raison de moi.

Les gens de ma communauté m'évitaient souvent.  Ma fiancée m'a même quitté, disant que j'étais « handicapé » et que je ne pouvais plus prendre soin d'elle.

Mais aujourd'hui, je suis toujours debout. Je suis un survivant d'un accident vasculaire cérébral.

Je me sers désormais de mon histoire pour sensibiliser le public aux accidents vasculaires cérébraux et aux maladies non transmissibles. Je plaide en faveur du dépistage précoce, des changements de mode de vie et de la création de systèmes de soutien pour les survivants. Je rappelle également aux gens de rester attentifs aux facteurs de risque.

Sur la base de ma propre expérience, j'ai fondé la Fondation Michael et Francisca, un groupe de soutien où les survivants d'un AVC et leurs familles peuvent trouver de l'espoir, des liens et de la force. Le rétablissement n'est pas un sprint. C'est un marathon. Il faut tout réapprendre. Mais l'espoir demeure. J'en suis la preuve vivante. Aujourd'hui, je remercie Dieu d'être un survivant.

Le rétablissement est possible, mais personne ne devrait parcourir ce chemin seul.

En 2016, ma mère a été victime d'un accident vasculaire cérébral. Elle souffrait déjà de diabète et cet accident a été un coup dévastateur pour notre famille.

L'accident vasculaire cérébral l'a laissée paralysée et dépendante d'un fauteuil roulant. Elle vit désormais avec des douleurs chroniques et une fatigue permanente, qui l'affectent tant physiquement qu'émotionnellement.

Au-delà de ma propre famille, j'ai vu à quel point un accident vasculaire cérébral peut bouleverser complètement une vie.

Le cas d’un survivant d’un AVC est particulièrement déchirant. Après avoir perdu sa capacité à subvenir aux besoins de sa famille, il a été battu par sa femme et ses enfants. Finalement, ils l’ont chassé de la maison qu’il avait construite de ses propres mains. Sans téléphone ni moyen de demander de l’aide, il a disparu, et à ce jour, nul ne sait ce qu’il est devenu.

Ce vide douloureux [laissé par les personnes touchées par un AVC], ainsi que les nombreuses expériences similaires que j’ai vécues, m’ont inspiré à créer la Fondation Michael et Francisca, une organisation de soutien aux victimes d’AVC où les survivants partagent leurs histoires, leurs défis, et s’informent sur les traitements prometteurs et les nouvelles avancées de la recherche.

L’archevêque de Lagos, Son Excellence Alfred Adewale Martins, nous a autorisés à mener une campagne de sensibilisation aux AVC pour les survivants dans plusieurs églises catholiques et localités environnantes de l’État de Lagos.

Nous avons également reçu le soutien de l'U.M.M.I [Unione Medico Missionaria Italiana], qui nous a fait don de médicaments pour soigner les survivants d'un AVC et les personnes atteintes de maladies non transmissibles.

La charge financière des AVC, du diagnostic au traitement et aux médicaments, peut être écrasante. Pour de nombreuses personnes au Nigeria, ce coût devient insupportable, épuisant les ressources limitées des familles et diminuant leur qualité de vie. Malheureusement, de nombreuses pathologies ne sont pas couvertes par l'assurance maladie, laissant les personnes atteintes de MNT sans options ni soutien.

J'ai créé la Fondation Michael et Francisca pour aider à alléger la charge financière des AVC et autres MNT en fournissant :

1. Des médicaments gratuits pour la prise en charge des AVC et des MNT
2. L'accès aux services de santé et aux examens médicaux
3. Une aide au paiement du logement pour les survivants d'AVC dans le besoin
4. Des programmes d'habillement et d'alimentation pour les familles à faible revenu

Nous appelons le gouvernement à rendre les soins de l'AVC, y compris les médicaments et la réadaptation, gratuits ou fortement subventionnés, en particulier pour les personnes issues de communautés défavorisées. Nous demandons également la mise en place de politiques d'emploi et d'éducation favorables qui répondent aux besoins des personnes souffrant de handicaps invisibles résultant des MNT et qui sont confrontées à des obstacles ou à la discrimination.

À nos médecins, décideurs politiques et dirigeants gouvernementaux, nous demandons des mesures compatissantes et inclusives :

1. Financer des programmes complets de soins de l'AVC
2. Offrir des opportunités et une protection de l'emploi aux survivants d'un AVC
3. Former les professionnels de soins primaires à reconnaître les signes et symptômes d'un AVC à un stade précoce, afin d'améliorer les chances de guérison et de survie
4. Autonomisation des jeunes à travers la formation professionnelle et le mentorat
5. Sensibilisation et éducation de la communauté sur l'AVC et les MNT

Je ne parle pas seulement en tant que défenseur, mais aussi d'après mon expérience personnelle. J'ai survécu à un accident vasculaire cérébral hémorragique qui a affecté le côté gauche de mon cerveau et provoqué une paralysie du côté droit. Le rétablissement a été long et difficile, mais il a été motivé par la volonté de sensibiliser le public, d'inspirer l'action et de promouvoir le changement.

Nous imaginons un monde où les AVC sont moins fréquents, où les survivants sont soutenus, où les jeunes sont autonomisés, où l'équité est une priorité et où chacun peut vivre sa vie dans la dignité et la justice.

Merci.